Alguien se acerca para preguntarme si tengo cigarrillos, pero le digo que no, no tengo. La joven da media vuelta y se marcha, y yo me quedo sentado frente a una gaviota que se posa en el suelo y me examina con detenimiento a la espera de comida, pero tampoco tengo comida, ni cigarrillos ni comida. La gaviota no habla, no pide, pero se comunica. Ella espera, observa, estudia la situación, y yo le digo: pobre suerte la tuya, gaviota, y pobre suerte la mía y la de la joven que vino a pedir cigarrillos y no los encontró. La gaviota parece entenderlo, solo le basta mirar, oír, ver la expresión de mis ojos, mi lenguaje corporal, para saber que no soy yo quien la va a alimentar. Por ese motivo también se marcha, igual que la joven, en busca de otros horizontes. La gaviota alza el vuelo y yo la veo alejarse por encima de las casas y de los árboles. Entonces me quedo solo, a merced de los mosquitos que sobrevuelan en mi cabeza, estos sí esperanzados en conseguir lo único que en realidad puedo ofrecer en esta tarde tibia del mes de agosto: mi sangre.
Offrande
Quelqu'une vient me demander si j'ai des cigarettes, mais je dis non, je n'en ai pas. La jeune femme se retourne et part, et je reste assis devant une mouette qui se perche par terre et m'examine attentivement, attendant de la nourriture, mais je n'en ai pas, ni cigarettes ni nourriture. La mouette ne parle pas, elle ne demande pas, mais elle communique. Elle attend, regarde, étudie la situation, et je lui dis: malchance la vôtre, mouette, et malchance la mienne et celle de la jeune femme qui est venue demander des cigarettes et ne les a pas trouvées. La mouette semble le comprendre, il lui suffit de regarder, d'entendre, de voir l'expression dans mes yeux, mon langage corporel, pour savoir que ce n'est pas moi qui vais la nourrir. Pour cette raison, il part également, comme la jeune femme, à la recherche d'autres horizons. La mouette prend son envol et je la vois partir au-dessus des maisons et des arbres. Puis je me retrouve encore seul, à la merci des moustiques qui volent au-dessus de ma tête, ceux-ci plein d’espoir d’obtenir la seule chose que je puisse vraiment offrir en cet après-midi chaud du mois d'août: mon sang.
